Même 115 ans après, le Grand Incendie de Baltimore – Qui a brulé une bonne partie de la ville de Baltimore aux Etats-Unis d’Amérique – nous apporte des leçons importantes sur la normalisation. Des pompiers des stations à des centaines de kilomètres de Baltimore avaient été envoyés pour aider à gérer les incendies, mais ils n’ont pas pu faire grand-chose car leurs raccords de tuyaux n’étaient pas adaptés aux bouches d’incendie de Baltimore – les tuyaux d’incendie n’étaient pas normalises. Le manque de standardisation a rendu des centaines de pompiers spectateurs alors que la ville s’enflammait (OGC, ISO & IH, 2018, p. 9).
Cette analogie souligne l’importance de la standardisation des informations géospatiales, pas seulement en temps de crise ou pour des images post-catastrophe, mais aussi pendant les implémentations et les applications des technologies géospatiales. Les normes sont importantes pour établir la capacite d’un produit, ses paramètres, processus and systèmes, et peut aussi définir les termes afin d’éviter les incompréhensions et quiproquos.
Enjeux dans la gestion des informations géospatiales
L’utilisation des informations et données géospatiales a rapidement cru, non seulement au niveau gouvernemental, prive ou académiques, mais aussi dans le grand public, qui contribue souvent dans la collection involontaire des données (Ibid.).
Cependant, la croissance rapide du nombre de données d’Observation de la Terre (OT) capturées par les satellites, et le développement indépendant des plateformes d’OT basées sur le cloud en accessibles par le web par de nombreuses organisations publiques et compagnies commerciales, signifie que de telles entités travaillent avec un nombre faramineux de données venant de différentes sources, ce qui peut entrainer des incohérences de données et problèmes de stockage (Innerebner et al. 2017, p. 55).
Le fait que les satellites permettent d’enregistrer des volumes conséquents de donnes à haute résolution spatiale et spectrale présente un grand enjeu. Cette avancee technologiaue signifie des volumes de telechargement considerables, avec une infrastructure informatique interne encore plus important nécessaire pour gérer le volume, si le traitement local est choisi au lieu du cloud informatique (OGC 2018).
Un autre enjeu est que les composants de données comme la « localisation » peuvent être définis de différentes façons, par exemple noms, coordonnées, frontières, district administratif, code NUTS, plan d’étage, polygones, arrêts de bus, etc. Rendre la localisation des données et des services partageables, réutilisables et interopérables rend cet enjeu encore plus challengeant (Simonis, 2016, p. 1). L’incertitude, l’imprévisibilité et l’irrégularité de savoir qui a accès et à quel type de données rajoute des difficultés au problème (Ibid.).
De plus, le manque d’engagement des dirigeants, de fonds, de consensus entre les parties prenantes et de gouvernance précise peut aussi présenter des enjeux à la standardisation. L’incompréhension de la valeur ajoutée d’une approche fondée sur les normes et le manque de connaissances et d’expérience dans la mise en œuvre des normes sont eux-aussi des facteurs limitants majeurs (OGC, ISO & IH, 2018, p. 12).
En tant que tel, la standardisation des données géospatiales est importantes : une donnée n’a vraiment de valeur que si elle est simple d’accès et d’utilisation. Etant donne le nombre et la diversité des sources de données et des utilisateurs, il y a bien « un besoin précieux de découvrir et de partager facilement ces informations » (Ibid., p. 4).
Avantages de la normalisation
Les standards jouent un rôle important dans la distribution de services et produits géospatiaux dignes de confiance et fiables. Le but des normes ouvertes est d’assurer l’interopérabilité, c’est-à-dire l’habilité d’intégrer un ensemble de données et des services d’OT d’origine et de type différent, minimiseront les couts et les problèmes venant du manque de standardisation (Ibid., p. 6).
Afin de tirer le maximum des données d’information du secteur publique, qui ajoute souvent une grande valeur par ses composants spatiaux, les données doivent non seulement être standardisées, mais aussi être en libre accès. A travers la standardisation, l’intégration de l’information devient plus simple et les données plus faciles à trouver et tracer. En allant encore plus loin, « les informations, technologies et standards géospatiaux aident à rendre et améliorer le partage, l’intégration et l’application des information géospatiales dans la prise de décision », permettant ainsi la promotion des bénéfices du libre accès. (Ibid, p. 10).
Les deux genres de standardisation sont la normalisation du contenu et la normalisation de l’interface. La majorité des standards internationaux sont développés par les Organisations de Développement de Standard (ODSs) qui utilisent un processus de consensus guide par des polices et procédures documentées, répétables et prouvées (Ibid, p 7). Un exemple, les initiatives d’Infrastructure de Données Spatiales, comme celles en Nouvelle-Zélande et en France, implémentent des standards à travers le monde pour encapsuler le développement, la production, le management, la découverte, l’accès, le partage, la visualisation et l’analyse des données géospatiales.
D’autres exemples incluent l’Infrastructure Canadienne des Données Géospatiales (ICDG) qui utilise des standards pour soutenir la découverte et la publication de données géospatiales ; et les Systèmes du Système de l’Observation Globale de la Terre (SSOGT ou GEOSS en anglais pour Global Earth Observation System of Systems) qui est un ensemble de systèmes coordonnés et indépendants d'observation, d'information et de traitement de la Terre qui facilitent le partage de données et d'informations environnementales collectées dans un format normalisé à partir du large éventail de systèmes d'observation de la Terre fournis par les pays et d'autres fournisseurs de données GEO.
De plus, GEOSS assure l’accessibilité de ces données, avec une provenance identifiée, et interopérables pour soutenir le développement d’outils et la délivrance de services d’information. Ce « système des systèmes, par le biais de sa plateforme GEOSS (GEOSS Common Infrastructure (CGI) en anglais), lie proactivement les systèmes existants avec les systèmes d’observation planifiée à travers le monde, et soutient la nécessité de développer de nouveaux systèmes lorsque cela s’avère nécessaire.
Globalement, alors que les organisations et les juridictions développent et approuvent un ensemble de standards ouverts, la capacite de partager des informations géospatiales s’améliore, réduisant potentiellement les couts, optimisant la provision du service, et facilitant les nouvelles opportunités économiques (OGC, ISO & IH, 2018, p. 10). « Les standards pour les informations géospatiales peuvent vues comme un continuum, qui permet la réalisation de niveaux croissants d’interopérabilité des informations géospatiales à mesure que davantage de normes sont adoptées pour suivre l’évolution des exigences, des technologies et des outils » (Ibid., p. 12).
Open Geospatial Consortium (OGC). 2018. OGC seeks public comment on new Earth Observation Exploitation Platform Domain Working Group. Published May 9, 2018. Accessed March 10, 2019. Available at: http://www.opengeospatial.org/pressroom/pressreleases/2792
Open Geospatial Consortium (OGC), International Organization for Standards (ISO), and International Hydrographic Organization (IHO). 2018. A guide to the role of standards in geospatial information management. Technical Committee 211 Geographic information/Geomatics. Fifth session of the United Nations
Committee of Experts on Global Geospatial Information Management (UN-GGIM). Link: http://ggim.un.org/meetings/GGIM-committee/8th-Session/documents/Standards_Guide_2018.pdf
Innerebner, M., Costa, A., Chuprikova, E., Monsorno, R., & Ventura, B. 2017. Organizing earth observation data inside a spatial data infrastructure. Earth Science Informatics, 10(1), 55-68.
Simonis, I. 2016. Best practice: Standards for geospatial data. Published July 25, 2016. Accessed March 9, 2019. Available at: https://www.europeandataportal.eu/sites/default/files/standards-for-geospatial-data.pdf
Group on Earth Observations (GEO). 2019. “About GEOSS”. Accessed March 12, 2019. Available at: https://www.earthobservations.org/geoss.php